Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 25-01-2008 14:06
s'il pouvait y avoir un peu plus de transparence de leur part quant au changement de fournisseurs, ce serait bien
100% d'accord avec Damien Féau (alias sels d'argent)
On peut néanmoins argumenter, en se mettant à la place des entreprises qui fabriquent et de ceux qui distribuent, de la confidentialté qui est de règle entre donneurs d'ordres et sous-traitants, C'est une situation que je connais bien dans le domaine de la mécanique et de la microtechnique (surtout horlogère !) de ma région.
Mais tout dépend du produit commercialisé.
Dans mon supermarché du coin, je trouve encore du négatif couleur 135 en marques de distributeurs, de provenance inconnue, comme je trouve les litrons à étoiles de « Mélange de vins de différents pays de la communauté europénne » en caractère bleu-ultra-pâle sur fond blanc, limite lisible (mention légale heureusement) mais cela ne me pose pas de problème, je ne suis pas obligé d'acheter ces produits.
En revanche pour le plan film spécialisé, il me semble qu'aujourd'hui le produit est plus proche, dans son esprit, du chablis grand cru (qui alimente les caves de l'archevêque de Moisenay) que du vin ordinaire en litron. Le fait que le viticulteur ne soit pas clairement identifié et qu'on ne sache pas où sont ses vignes serait parfaitement inacceptable pour le chablis grand cru.
Entre les deux, dans les mêmes litrons étoilés-consignés frappés de la Marianne de la République, il y a au supermarché de mon coin un « Vin de pays d'Oc, mis en bouteille par Gustave Faivre-Gauthier, négociant au Valdahon (Doubs) »
Vous pouvez toujours courir pour que le père Faivre-Gauthier vous dise où il achète son pinard, mais comme c'est un négociant sérieux, il goûte naturellement (comme disait M. Chirac au début de l'an 2006) le pinard lorsqu'il fait le voyage annuel au Pays d'Oc. Il fait son affaire de mélanger différents pinards ; c'est son boulot de négociant et c'est ce que la règlemantation autorise sans doute. Du moment que le client du Valdahon et environs trouve le produit toujours à la même qualité, rien à redire.
Au passage, on ne soulignera jamais assez à quel point le vocable « Pays d'Oc » peut être commercialement porteur, ici en Franche-Comté, où on produit tout de même notre propre vin. Les Rudes et Fiers Comtois connaissent bien l'histoire des doux Cathares écrasés par l'horrible Simon de Montfort, la douce langue d'Oc laminée par l'effroyable langue d'Oïl, et çà, le père Faivre-Gauthier le sait bien ;-)
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